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J’ai voulu montrer ici comment les philosophes antiques, contrairement à un discours dominant aujourd’hui, n’étaient pas, en général, des adversaires des tyrans. Bien plus : leurs discours éthiques (sur le droit naturel ou l’intériorité) et théologiques (la Providence) ont légitimé le Principat, transformant ce qui était à proprement parler une tyrannie (i.e. l’abolition de la liberté) en modèle de bon gouvernement. Ils ont donc donné à ce qui était une aberration du point de vue des traditions civiques romaines et grecques un « principe de légitimité » (j’emprunte le mot au livre Pouvoirs de Guglielmo Ferrero, l’historien de Rome libéral et antifasciste) qui explique peut-être en partie la fragilité des traditions républicaines en Europe.
The Stoics used to explain our way of being in the world by using a specific tool : the metaphor of the Theatre. According to this image, God has put us on stage and has assigned a role to each of us. The scope of this paper is to figure out the use and the limits of this metaphor, inside the Stoic school as well as in its Cynic origins. From Aristo and Chrysippus to Epictetus, and especially in Panaetius’theory of persona, the metaphor endorses several meanings and functions, challenged by other models : the athlete, the soldier, the danser. All these images raise the same problem : to what extend the individual person can be compared to a marionette, which strings are pulled by Fortune or God ? Is it possible for us to play whatever role the God has planned for us, or do we have the power to refuse or adapt it in some way ? I argue that this is the very function of the metaphor to give us new answers to these questions : the panaetian persona, and more specifically the voice in Epictetus, give room for a kind of improvisation, therefore of freedom, for the Stoic agent.
Une lecture de la pensée politique des Stoïciens à la lumière du concept fondamental d'oikeiôsis.
2016, « L'usage sartrien du stoïcisme, dans les Carnets de la drôle de guerre et les Cahiers pour une morale », dans Dialogue, Canadian Philosophical Review, Volume 55, Issue 2, 2016, p. 287-311.
A partir du témoignage des Carnets de la drôle de Guerre et des Cahiers pour une morale, le présent article vise à montrer comment Sartre fait usage du stoïcisme dans la perspective de ses propres thématiques morales que sont l’engagement et la responsabilité. Les références constantes faites aux stoïciens, et l’attitude « stoïque » qu’il dit même adopter au moment de la mobilisation, attestent d’une influence dont les tenants et les aboutissants dans l’itinéraire sartrien sont encore à élucider. Les deux écrits inachevés qui encadrent L’Etre et le Néant peuvent toutefois livrer des informations importantes sur deux types de rapports différents au stoïcisme. Dans les Carnets, l’attachement problématique du philosophe avait fait place à une critique de l’attitude stoïque démasquée comme « machination psychologique » et contraire à l’authenticité. Dans les Cahiers, le stoïcisme était en revanche plus directement critiqué au titre qu’il maintenait négativement une forme de complicité avec l’ordre établi au nom d’une liberté abstraite. A partir des passages clés de ces deux ouvrages, la présente étude montre comment Sartre emprunte au stoïcisme ses propres catégories morales, en tentant la synthèse du stoïcisme et de l’authenticité dont les Carnets avaient formulé l’ambition. From the testimony of the Carnets de la drôle de guerre [War Diaries: Notebooks from a Phony War] and the Cahiers pour une morale [Notebooks for an Ethics], this article shows how Sartre uses Stoicism for his philosophical concerns: commitment and responsibility. Sartre’s frequent references to the Stoics, as well as the “stoic” attitude he claims to adopt at the time of mobilization in World War II, attest to the influence of Stoicism. Based on key passages in these two unfinished writings that chronologically frame L’être et le néant [Being and Nothingness], this article shows that Sartre borrows his own moral categories from Stoicism. As he voices it in the Carnets, Sartre attempts to reach a synthesis of Stoicism and authenticity, a key idea in his philosophy.
Musonius problématise la politique stoïcienne de manière originale. Sous la direction du maître, l’individu assimile les principes de la vertu et renoue, dans l’ascèse, avec l’impulsion fondamentale de l’oikeiôsis. Le mariage, modèle de toute relation, fonde la petite comme la grande cité qu’il préfigure.
2017, "Faiblesse cognitive et faiblesse morale chez les stoïciens", dans Yoann MALINGE et Olivier D’JERANIAN (éds), Rationalité pratique et motivation morale, Philonsorbonne, 11, 2017, p. 177-193.
Les stoïciens sont connus pour avoir défendu un monisme psychologique rompant avec les conceptions classiques de l'âme, en comprenant cette dernière comme intégralement rationnelle. Ce faisant, ils rendirent compte des émotions et des passions au moyen de composants dogmatiques validés par l'assentiment. Mais les célèbres résultats de l'intellectualisme stoïcien sur le phénomène pathologique, irrationnel et excessif, occultent ceux de la faiblesse morale. Si les « faibles » sont tels en raison d'une infirmité cognitive et non d'une irrationalité pratique, comment les stoïciens définissent et distinguent l'absence de motivation de celle de contrôle de soi, mais surtout, en évitant de fournir des excuses aux faibles ?
Le stoïcisme a sans aucun doute exercé sur Jean-Paul Sartre une influence aussi paradoxale que déterminante, un attrait que beaucoup de ses contemporains ont remarqué chez lui. De 1939 à 1948, son usage critique est indissociable du projet d'élaboration d'une « morale », dont la conclusion de L'être et le néant promet un ouvrage à venir, mais dont les écrits posthumes qui l'encadrent chronologiquement assumeront l'échec par leur inachèvement. D'abord démasqué dans les Carnets de la drôle de guerre comme une « machination psychologique », contraire à l'authenticité, puis dénoncé dans les Cahiers pour une morale comme une philosophie de la « liberté abstraite », complice de l'ordre établi, le stoïcisme n'apparaît que de manière épisodique dans L'Essai d'ontologie phénoménologique, bien que Sartre lui reconnaisse la paternité de sa propre conception de la liberté. Cette communication interrogera la présence et le rôle du stoïcisme dans L'être et le néant, dont l'influence reste visiblement à décoder. Elle partira d'une intuition de Victor Goldschmidt, qui, en commentant les catégories de l'ontologie stoïcienne dans Le système stoïcien et l'idée de temps (publié exactement dix ans après L'être et le néant), intuitionne sans aller plus loin la connivence de l'existentialisme sartrien avec le stoïcisme : « Il est bien vrai que l'individu (seule réalité reconnue par les Stoïciens) existe en vertu de sa seule qualité essentielle, 'inséparablement' liée à sa substance. Il n'en est pas moins vrai que l'individu concret 'se comporte' (πῶς ἔχει) constamment, par rapport à lui-même (manières d'être) et par rapport à ce qui l'entoure (manières d'être relatives) ; vingt siècles plus tard, les Stoïciens eussent dit qu'il est constamment 'en situation' » 1. Si l'on poursuit l'intuition de Goldschmidt en portant l'éclairage en direction de l'oeuvre de Sartre cette fois-ci, on s'aperçoit que L'être et le néant fait précisément usage du stoïcisme sur ce point difficile aux historiens de la philosophie, c'est-à-dire, le rapport entre l'ontologie et la morale (et la possibilité de fonder la seconde sur la première), qui ouvre à la thématique de la responsabilité et de l'engagement. Cet usage est aussi bien explicite quand il concerne l'incorporel stoïcien et son lien avec la néantisation originelle, et plus implicite, quand il s'agit de définir une liberté aliénée aux situations. Le stoïcisme apparaît en effet explicitement dès l'ouverture de L'être et le néant, lorsqu'il s'agit d'interroger le problème du néant. Sartre se sert du lekton stoïcien – l' « exprimable » incorporel compris comme un non-étant (mais pas un non-quelque chose) 2 – pour penser le statut du néant comme « corrélat de la négation », hypothèse qu'il finira par rejeter (en adoptant un certain hégélianisme) puisque le néant ne peut pas advenir à l'être comme corrélat du jugement négatif (le jugement relevant de l'être et ne pouvant expliquer son surgissement). Nous pourrions toutefois relever de nombreuses occurrences, dans la suite de l'oeuvre, qui prouvent que l'incorporel stoïcien n'est pas disqualifié pour autant (il revient dans les considérations sur le vide, le lieu, le tout et la totalité, Dieu, etc.). En réalité, cette première évocation du stoïcisme annonce son rôle décisif pour la conception de la liberté, que Sartre dit bien hériter des stoïciens. Puisque la liberté est la sécrétion, par la réalité humaine, « d'un néant qui l'isole », il est tout à fait normal que l'ontologie stoïcienne (des corps et des incorporels, ces non-étants causés par les êtres que sont les corps) apparaisse, bien que de manière plus cryptée et sans doute plus prudente, dans les développements de la quatrième partie de L'être et le néant. Les stoïciens y sont ainsi mentionnés à deux reprises, positivement, sur le « coefficient d'adversité » et la question de l'obstacle et de sa transformation en auxiliaire, et 1 V. Goldschmidt [1953], p. 22. 2 Emile Bréhier (dont Sartre avait suivi les cours à la Sorbonne) avait publié, en 1928, un ouvrage faisant référence en la matière (La théorie des incorporels dans l'ancien stoïcisme).
2018, Entrelacs
Cet article cherche à analyser les liens entre philosophie et récits du « je » à l’écran, en se concentrant sur la sagesse antique et en s’appuyant sur les études et interprétations qu’en ont donné Michel Foucault et Pierre Hadot. Trois cinéastes-filmeurs seront mis à l’honneur : Jonas Mekas (Walden (Diaries, Notes and Sketches), 1969 ; Outtakes from the Life of a Happy Man [Chutes de la vie d’un homme heureux], 2012), Dominique Cabrera (Demain et encore demain, journal 1995, 1997), et Tom Joslin (Silverlake Life : the View from Here [Silverlake, vu d’ici], 1993).
2019
Des travaux de Jean-Marie Guyau consacrés à Épicure, on connait, La Morale d’Épicure et ses rapports avec les doctrines contemporaines. L’attention portée à l’épicurisme dans les travaux de Guyau n’est pas une tocade d’un génie précoce, elle est constante et vient de loin. Les nombreux textes qu'il y a consacrés sont devenus difficiles d'accès. Nous en donnons ici de larges extraits. En lisant Guyau, il ne faut pas bouder son plaisir de contempler l’érudition d’un jeune philosophe : l’abandon de l’enseignement des langues antiques étant désormais accompli en France, cette forme de culture aura disparu très prochainement.
2004, Fortunatae 15, 2004, p. 61-82.
Se analizan las claves de la ética de Epicteto en el contexto de la tradición socrática, poniéndose especial énfasis en los aspectos innovadores de aquella. No es posible pretender dar cuenta de toda la riqueza y significación de dicha ética sin aunar del modo más equilibrado y solidario posible los tres componentes de la herencia recibida por Epicteto, a saber : el modelo del propio Sócrates, el de los filósofos cínicos, y la doctrina de los maestros estoicos. El crítico actual debe evitar introducir un factor de distorsión privilegiando de modo artificial en su análisis cualquiera de estos componentes sobre los demás : la ética de Epicteto es un híbrido « socrático-cínico-estoico » delicado y comprometido, pero lleno de sentido y enormemente eficaz, como lo demuestra la poderosa seducción que ha ejercido a lo largo de los siglos, como, según el testimonio de Luciano (Ind. 13), ya ejerciera desde la misma muerte del maestro su lámpara legendaria. *** This paper is an overview of the leading concepts within Epictetus’ ethics seen against the background of the socratic tradition. It stresses above all the most innovative features of this moral philosophy. One cannot explain all the richness and importance of this ethics without taking into account, in a balanced and coherent manner, the three components of the tradition inherited by Epictetus: the message of Socrates himself, the influence of the cynic philosophers and the doctrinal system of the Stoics. Modern critics should avoid distorting this philosophical experience by artificially promoting within the analysis only one of these components: Epictetus’ ethics is a precarious and original hybrid totality, all together socratic, cynic and stoic, but it ended up being extremely efficient on a moral level, as it is clear from the astonishing power of seduction that it displayed throughout the centuries.
Le présent ouvrage s'avère être une analyse axiologique et généalogiste autour de la notion grecque d’Arété. Puisant dans ce rapport spécifique de la pensée avec la dimension agonale de la vie, ce mémoire cherche à définir le rôle éducationnel d’une philosophie comprise elle-même comme Paideia. L’argumentaire de ce travail s’articule autour de trois parties centrales: La première partie s’attache principalement à la notion même de « Paideia » et de « Sagesse », tout en cherchant à déterminer la signification de ces termes, ainsi que leurs fondements historiques. Il s’agira donc d’évoquer les origines de ces deux concepts, au sein des recherches menées par Pierre Hadot, tout en rappelant l’importance de la pratique philosophique dissimulée derrière ces notions. Quittant le versant « explicatif » et « informatif » de la première partie, la seconde nous permettra d’en utiliser les matériaux récemment acquis, afin de mieux comprendre l’enjeu éducationnel critique existant derrière le projet philosophique antique, et pourquoi celui-ci dut rapidement se conformer aux exigences dogmatiques de la chrétienté. Assistant à l’éclosion de la Modernité, nous constaterons en quoi les idées modernes conservent une part de l’idéal éducationnel philosophique antique, et pourquoi le mouvement critique kantien n’est pas si éloigné de la perspective critique cosmique du Sage antique. Cependant, cette séquence nous permettra aussi d’esquisser le rapport épistémologique sous-jacent au projet philosophique, et d’expliquer pourquoi la modernité ne parviendra pas, malgré sa foi en la Raison et la Liberté, à renouer avec l’attitude cosmique et critique du Sage. Cet échec de la Raison sera l’occasion de démontrer que la question de ce qu’est la philosophie est intimement liée à la « Vérité », et pourquoi, seule la philosophie nietzschéenne nous semble en mesure de prétendre à une paternité antique. Clôturant ce mémoire, notre troisième et dernière partie aura vocation à l’harmonisation. S’appuyant sur l’espace historiographique dégagé par P. Hadot et emmenée par l’énergie critique nietzschéenne, cette partie se donnera pour objectif de parvenir à un effort de synthétisation magistrale. Innervée par le désir dionysiaque nietzschéen de préserver l’engagement critique de la philosophie -en renouant avec ses prémices présocratiques-, nous démontrerons que la perspective éducationnelle antique, mise en avant par P. Hadot, permet d’entrevoir une filiation philosophique entre Nietzsche et les Anciens. De cette unité, nous examinerons pourquoi l’Arété grecque, à l’image du carcan axiologique nietzschéen, se propose d’être un puissant répulsif aux tentations dogmatiques et dualistes, et pourquoi la pratique philosophique qui en découle, tend à entrevoir le rôle du philosophe comme celui du Médecin. Soulignant en quoi la philosophie reste un projet axiologique et pratique, demeurant indissociable de sa teneur critique, nous terminerons notre exposé en décomposant la percée nietzschéenne, et en précisant pourquoi celle-ci nous ouvre les portes d’une réflexion sans précédent sur notre époque, ainsi que sur le rôle que doit y jouer le philosophe.
« Sur l’école d’Épictète », dans Stéphane MARCHAND (éd), Aperçus de la pensée stoïcienne, Cahiers philosophiques n° 151 (4/2017), Paris, Vrin, 2018, p. 91-104.
Tel qu'Arrien l'indique dans les Entretiens, le cours d'Epictète comprenait une partie technique, où l'apprentissage de la doctrine et des démonstrations était de mise, et une autre, à laquelle nous avons seulement accès, où le maître discutait plus librement avec des interlocuteurs de tous horizons sur des sujets d'ordre spécifiquement éthiques en interprétant la doctrine stoïcienne selon ses propres catégories conceptuelles. Cette deuxième séquence pédagogique interroge directement l'utilité de la première, et engage une réflexion plus large sur l'école philosophique, reprenant la discussion traditionnellement menée entre stoïciens et académiciens sur la scholè. Epictète apporte ainsi un éclairage original sur le rôle, le sens et la fonction des pratiques scolaires à l'époque romaine, dans la perspective stoïcienne d'une vie philosophiquement authentique, en accord avec la nature.
Journée d'agrégation sur les stoïciens, Bordeaux, le 27 octobre 2017 (organisation V. Laurand)
2015, Ancient Readings of Plato’s Phaedo, ed. by S- Delcomminette-P. d’Hoine-M.-A. Gavray, Brill, Leiden-Boston 2015
The chapter seeks to find out if and how the Stoics have taken arguments from Phaedo. Phaedo is, among the Platonic dialogues, the farthest from stoic doctrines. Several topics, metaphors, images used in this dialogue, are recalled in the testimonies of Aristo of Chios, Chrysippus, Panaetius of Rhodes, Epictetus, and Marcus Aurelius.
La figure d’Ulysse au XXe siècle : une mise en scène du rapport de force entre affect et raison
Cette thèse examine l’omniprésence de la figure d’Ulysse dans la conscience de soi du XXe siècle à travers ses nombreuses réécritures littéraires et philosophiques. Constatant la prolifération sans précédent de la figure d’Ulysse dans la littérature de cette période, il s’agit de montrer qu’elle incarne et met en marche une pensée qui conduit au cœur des problèmes les plus importants du siècle. La fortune littéraire et critique qu’Ulysse connaît au XXe siècle est expliquée par les modalités de la pensée qu’il véhicule, modalités qui sont éclairées par la définition d’Ulysse en tant que figure de la médiation des extrêmes. Cette pensée des extrêmes incarnée par Ulysse est définie comme une manifestation de l’esprit propre au littéraire et irréductible à la pensée conceptuelle, c’est-à-dire comme pensée littéraire. À partir de l’étude de textes littéraires du XXe siècle dans lesquels se manifeste la figure d’Ulysse, je montre que cette pensée concerne le rapport de force entre affect et raison au sein de l’esprit, la manière dont la raison se propulse à partir des affects pour ensuite être débordée par ceux-ci, dans un mouvement perpétuel qui est exemplifié par les pérégrinations d’Ulysse en quête d’un retour impossible. Ce rapport de force entre affect et raison est thématisé de manière spécifique sous la forme de la mise en scène par la figure d’Ulysse du rapport de force entre l’origine hellénique et l’origine judéo-chrétienne de la civilisation occidentale, entre raison et révélation, savoir et foi, Athènes et Jérusalem. This thesis examines the omnipresence of the Odysseus figure in twentieth century self-consciousness throughout its many literary and philosophical rewritings. Noting the unprecedented proliferation of the Odysseus figure in this period’s literature, the thesis seeks to convey the ways in which it embodies and sets in motion thinking at the core of the most important problems of the century. Odysseus’s literary and critical fortune in the twentieth century is explained by the modalities of thought which it conveys, modalities that are themselves clarified by the definition of Odysseus as a figure of the mediation between extremes. This thought of and between extremes embodied by Odysseus is defined as a manifestation of the mind proper to the literary, that is, as specifically literary thought, which is irreducible to conceptual thought. From the study of diverse literary texts of the twentieth century in which the Odysseus figure appears, I demonstrate that this particular form of thought concerns the balance of power between affect and reason within the mind, the way in which reason propels itself on the basis of affects only to become overwhelmed by them, in a perpetual movement that is exemplified by the peregrinations of Odysseus in his quest for an impossible return. This power struggle between affect and reason becomes a thematic element in the form of Odysseus’s depiction, or “mise en scène,” of the power struggle between the Hellenic and Judeo-Christian origins of Western civilization, between reason and revelation, knowledge and faith, Athens and Jerusalem.
dans Benoît Castelnérac et Syliane Malinowski-Charles, dir.: Sagesse et bonheur: Études de philosophie morale, Paris, Hermann, 2013, p. 65-80.
2005, Revue De Metaphysique Et De Morale
2017, « Le stoïcisme caché de L’être et le néant », dans Aminian TABRIZI (éd), Etudes sartriennes (n°21), Penser avec Sartre aujourd’hui, Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 149-176.
Le stoïcisme a sans aucun doute exercé sur Jean-Paul Sartre une influence aussi paradoxale que déterminante, un attrait que beaucoup de ses contemporains ont remarqué chez lui. De 1939 à 1948, l'usage sartrien de cette pensée antique est indissociable du projet d'élaboration d'une « morale », dont les écrits posthumes qui encadrent L'être et le néant assumeront l'échec par leur inachèvement. Dans sa réappropriation critique de la théorie stoïcienne de l'incorporel, Sartre se donne les moyens de penser la néantisation originelle et, partant, une liberté à la fois absolue et aliénée aux situations. Dans la mesure où la liberté est la sécrétion par l'homme « d'un néant qui l'isole », l'ontologie stoïcienne des corps et des incorporels, ces non-étants causés par les êtres que sont les corps, devient un outil théorique discret, bien qu'indispensable aux développements de la quatrième partie de L'être et le néant et aux critiques des Cahiers pour une morale.
2009
First part of my Ph.D. Thesis.
L'objet de cette enquête revient à réinterpréter un aspect des morales philosophiques occidentales depuis le prisme suivant lequel elles constituent des égologies clivées : des cartographies du soi dédoublées, dans lesquelles la métaphorique animale joue un rôle particulier. Les morales proposées par les philosophes racontent en effet des histoires, dans lesquelles le « moi » est composé de plusieurs personnages, et tiraillé. Dans le mythe du Phèdre de Platon, par exemple, la raison est un cocher qui doit conduire un char ailé, tiré par le cheval de la passion concupiscente et celui de la passion noble. Le moi y est composé d'une « âme » rationnelle qui doit dominer et contrôler des animaux dépareillés : les passions. Cette topique du soi dédoublé en raison et animalités internes mérite d'être analysée schématiquement, pour être repensée ensuite dans le contexte plus vaste des relations historiques que notre tradition occidentale entretient avec les animaux. De là, il devient possible, de manière plus spéculative, de faire passer de nouvelles frontières dans le champ des morales philosophiques, pour rendre visibles celle qui entretiennent un rapport original aux animalités intérieures : de l'ordre de la diplomatie avec une part du soi non infériorisée, et plus de la domination de ce qui est codé comme le plus « bas » en soi. L'éthique de Spinoza en constitue un exemple privilégié.
Formation de soi tout au long de la vie - Textes romantiques allemands - Esprit d'humanité - Métamorphose - Mythologie - Retour à la nature - Jean Paul Richter - Novalis - Schlegel - Humboldt - Hegel - Walter Benjamin - Hans Blumenberg - Michel Foucault - Henri Lefebvre
2000, in R. Goulet (ed.), Dictionnaire des Philosophes Antiques, vol. III, París, CNRS, 2000, p. 106-151.
Recorrido crítico por la figura, la obra y la pervivencia del filósofo estoico (representante de la Nueva Estoa) Epicteto (s. I-II d.C.), que fuera discípulo de Musonio Rufo. De sus enseñanzas (Diatribas), que fueron consignadas por escrito por su discípulo Arriano de Nicomedia, sólo poseemos una parte (la mitad), así como una versión abreviada (Manual), debida igualmente a Arriano, y una serie de fragmentos conservados sobre todo en gnomologios.
Writing The Inner Citadel : The Therapeutics of the Soul in Rousseau's Rêveries d'un promeneur solitaire. English
Many research works have been carried out on the sources of Boethius' best philosophical writing known as Consolatio Philosophiae or De Consolatione Philosophiae. In the same line of scholarly investigation, in this paper we researched on the sources of Boethius' doctrine of Providence and Fate as exposed in his aforementioned work. Our findings show his dependence on Plotinus and on the neoplatonist tradition.
2004
2009
Part 2 of my Ph.D. Thesis. (Part 3 is unavailable due to Copyright from Les Belles Lettres, it's a French translation of the treatise On Duties.)
2019, Bachelor's thesis
Analyse et comparaison de la définition de joie dans l'oeuvre "Éthique" de Spinoza et les "Pensées" de Marc Aurèle
2014, Philosophie antique. Problèmes, renaissances, usages, 14, p. 291-319
The interpretation of the greco-latin Antiquity developed by Michel Foucault in his last published books and his last lectures at the Collège de France makes little room to Neoplatonism. The only text which deals with it, L’Herméneutique du sujet, presents Neoplatonism as a simple continuation of Plato’s philosophy, akin to the so-called “Platonic model” of the concern with oneself, to be then confronted by Foucault to the Hellenistic-roman and the Christian models. However, the Neoplatonic commentators of Alcibiades provided Foucault with crucial distinctions, like “political” and “cathartic” for instance, which are the common base and link of the three models that are built upon them. Furthermore, this architectonic part played by the late Neoplatonists goes along with an almost complete omission of another Neoplatonist, Plotinus, the works of which would seem at first sight far more consonant with a reading determined by the notion of “spiritual exercices”. This use of the Neoplatonism, excluding some trends and focussing on some others, reveals Foucault’s choices, and casts some light on his own style of interpretating history of ancient philosophy.
2008, Asiatische Studien/Études Asiatiques
In uncovering the practical, institutional and quasi-religious dimensions of ancient Western philosophical traditions, the French historian Pierre Hadot has paved the way for a renewed interest in philosophy as a spiritual phenomenon. As stressed in Hadot's many works, ancient and early medieval philosophy should not be viewed as a discourse committed to systematic presentation of doctrines and arguments, but rather as a way of life entailing spiritual exercises (discursive as well as non discursive) that mobilizes the philosopher's whole personality. Leading scholars in the field of Buddhist studies have argued recently that Pierre Hadot's ideas may provide a fruitful model in attempts at understanding at least some late Buddhist literary productions (mainly of the so-called epistemological school) as philosophy. Promising as this approach may be (and I think it is), its relevance with regard to authors like Dharmakīrti and Śāntarakṣita depends mainly on one's interpretation of the Buddhist epistemologists' self-understanding. No less importantly, resorting to Pierre Hadot's ideas challenges Buddhist studies' awareness of issues such as the location and sectarian (i.e., disciplinary) affiliation of these thinkers, or their commitment to traditional Buddhist “meditative” practices (aśubhabhāvanā, ktsnāyatana, etc.). The present essay does not aim at criticising this approach, but to draw attention to the kind of historical knowledge buddhologists should search for in order to apply this model to Buddhist epistemological texts in a still more stimulating and rewarding way.